À PROPOS

Portrait de Marie-Laure Guerrier 1

À propos

de Marie-Laure Guerrier

CÉRAMISTE

Marie Laure Guerrier est née en 1955 à Lyon où elle a vécu jusqu’en 1977.
Après de longues années passées en Savoie, elle vit et travaille maintenant dans une ancienne tuilerie restaurée, en Bourgogne du sud, entre Cluny et Chalon-sur-Saône.
Après des études d’histoire de l’Art et de philosophie elle rencontre la céramique auprès de Jean Girel et Daniel de Montmollin.
Au-delà de ces rencontres, c’est par un travail intense qu’elle a fait son chemin avec la terre et le feu, depuis plus de 30 ans maintenant.

Mes différentes approches avec la céramique

L'émail

Dans mon travail il y a la forme et il y a l’émail. Pour ce qui est de l’émail, depuis le début c’est une recherche personnelle. C’est un voyage : je m’attable avec des fiches, des feuilles vierges, une calculette, une balance de précision, des gobelets pleins de différentes roches broyées, d’eau, des tessons vierges pour y déposer l’espérance d’un nouvel habit de lumière pour mes pièces. Et c’est un voyage inlassable, repris tout au long de ces presque 40 ans de métier.

Marie-Laure Guerrier, détail céramique
Marie-Laure Guerrier, détail céramique

L'engobe

Si je travaille depuis le début sur les émaux, je ne m’étais pas vraiment intéressée jusqu’à récemment aux engobes.

C’est la proposition d’un ami architecte de travailler sur une fresque pour un grand bassin de piscine qui m’a poussé à créer des carreaux et des motifs, en utilisant des couleurs franchement vives, ce que je ne m’autorisais pas non plus jusqu’alors !

Le plaisir de ce travail a été immense, et je me suis demandé, là encore, pourquoi je ne travaillerais pas de la même manière sur des pièces tournées. C’est ainsi qu’est née une nouvelle voie de travail.

Le grès

Le grès, lui, est une histoire de force, de puissance, il fait plus appel à ce qu’il y a de brut en nous, et cela s’impose dans le travail. Ce n’est pas une question de formes, car elles peuvent être très subtiles, mais c’est la matière elle-même qui dégage et vient chercher en nous quelque chose de plus archaïque ; c’est ainsi en tout cas que je le ressens.

Marie-Laure Guerrier, détail céramique grès
Marie-Laure Guerrier, détail céramique

La porcelaine

J’ai découvert peu à peu que la matière induit la forme, et que l’on ne va pas vers le même univers de forme et d’esprit des formes, selon que l’on utilise du grès ou de la porcelaine.

Pour moi, la porcelaine m’emmène vers une grande simplicité qui n’empêche nullement la subtilité. L’œil voit des lignes qui déterminent et limitent l’espace. La porcelaine nous emmène vers la lumière de la matière, avec ou sans émail. L’émail absorbe ou renvoie la lumière, il surligne ou au contraire adoucit les lignes et les arêtes.

La porcelaine non émaillée, cuite suffisamment haute en température, nous renvoie plutôt à l’état de pierre, une pierre aux grains devenus imperceptibles, une pierre implacable, mais une pierre lumineuse et qui peut être très douce si elle passe à l’épreuve d’un patient ponçage qui révèle alors une autre peau cachée.

La porcelaine murale​

Bien sûr depuis le début de mon travail céramique, il m’est arrivé de faire des panneaux émaillés, mais les panneaux n’étaient alors que des prétextes à l’émail. Les panneaux actuels n’ont rien à voir. Je veux aller aussi loin que possible dans la résistance de la porcelaine et de la translucidité. Ces plaques font à peine un millimètre d’épaisseur.

Ce travail témoigne non seulement des capacités, mais de la personnalité de cette matière extraordinaire. De son ambiguïté aussi, car on pourrait y voir du textile, des papiers de toutes sortes où sont inscrits des textures, en sachant que je me refuse à utiliser du papier porcelaine et que j’ai mis au point une technique… Où le pourcentage d’échecs est très supérieur à celui des réussites !

Il y a dans ces panneaux une évidente sensibilité matérielle, palpable, sonore même, et qui m’ouvre un champ graphique et pictural immense que je commence seulement à explorer.

Marie-Laure Guerrier, porcelaine murale 7
Marie-Laure Guerrier, sculpture "Between" 12

La sculpture

Je me donne, depuis peu je dois dire, le droit de différentes approches dans mon travail. Il y a depuis le début le travail de tournage et d’émaillage dont je viens de parler. Il y a aussi le domaine de la sculpture que je m’interdisais jusqu’à il y a peu. Et dans la sculpture, la représentation humaine. Maintenant, je me demande le pourquoi de cette auto censure.

Une réponse est sans doute la peur d’être un imposteur. Mais, d’une part je vieillis, et il est urgent de gagner en liberté, et d’autre part j’essaye d’aborder cette représentation humaine avec les connaissances techniques que je maîtrise, donc à partir d’éléments tournés. Cela permet, en fait, d’arriver à une évocation de l’humain extrêmement simple, à l’os pourrait-on dire, et qui rejoint comme par hasard les sculptures archaïques qui sont de loin celles que je préfère.

Obéissance à la matière - Marie-Laure Guerrier

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